Flexo LED vs UV conventionnel : quelles différences pour la qualité d’impression ?

Flexo LED vs UV conventionnel quelles différences pour la qualité d’impression

L’univers de l’impression flexo évolue avec une question centrale : les systèmes LED UV surpassent-ils vraiment les technologies UV traditionnelles ? Pour les imprimeurs d’étiquettes et d’emballages, le choix entre ces deux méthodes de séchage influence directement la productivité, les coûts et surtout… la qualité finale. Plongeons dans les détails techniques sans jargon inutile.

La chimie de la lumière fait toute la différence. Les UV conventionnels utilisent des lampes à mercure émettant un spectre large (200-400 nm), nécessitant des photoamorceurs polyvalents. Les LED UV, elles, ciblent des longueurs d’onde spécifiques (365-395 nm généralement), avec des photoinitiateurs sur-mesure. Résultat ? Une réaction de polymérisation plus précise qui réduit les risques de surchauffe des substrats sensibles – idéal pour les films minces ou les matériaux thermorétractables.

La vitesse de séchage devient un argument clé. Un système LED bien calibré durcit les encres en 0,2 à 0,5 seconde contre 1 à 2 secondes pour les UV traditionnels. Sur une ligne d’impression étroite tournant à 150 m/min, ce gain permet d’éliminer les problèmes de maculage sur les zones à fort dépôt d’encre. Les dégradés et aplats gardent leur éclat sans nécessiter de ralentissements.

L’adhésion sur substrats complexes révèle des écarts significatifs. Les tests ISO 2409 montrent que les encres LED UV obtiennent un classement 0-1 sur le polypropylène orienté (OPP), là où les UV classiques plafonnent à 2-3. La raison ? Une pénétration contrôlée dans le substrat grâce à l’absence d’infrarouge parasite. Pour les étiquettes en PEHD texturé ou les emballages alimentaires à surface traitée, cela se traduit par une résistance accrue aux frottements et lavages.

L’impact sur la finesse de reproduction est subtil mais mesurable. Avec des encres LED UV moins sensibles à l’oxygène inhibiteur, les pointilles de 3 à 5 microns gardent leur netteté même en haute vitesse. Les déformations de trame typiques des UV conventionnels (effet « halo » autour des points) disparaissent, permettant d’atteindre des linéatures de 150-180 lpi en flexo sans artefacts.

La consommation énergétique raconte une autre histoire. Une unité LED UV de 20 cm de large consomme environ 3 kW contre 15 kW pour son équivalent UV traditionnel. Sur un fonctionnement annuel de 4 000 heures, l’économie dépasse 45 000 kWh – un argument financier qui se transforme en avantage écologique pour les marques soumises aux régulations REACH.

La maintenance apporte son lot de contrastes. Les lampes UV classiques nécessitent un remplacement tous les 1 000 à 2 000 heures, avec un recalibrage fréquent des réflecteurs. Les modules LED affichent une durée de vie moyenne de 20 000 heures, mais leur dégradation progressive exige un monitoring régulier de l’intensité lumineuse via des radiomètres portables.

Les limitations persistent néanmoins. Certaines encres métallisées ou à effet tactile réagissent mieux aux UV traditionnels. Les encres LED haute-opacité pour supports foncés atteignent parfois 5-10% de moins en densité optique que leurs homologues classiques. Un compromis à évaluer selon les applications spécifiques.

L’évolution des formulations ouvre de nouvelles portes. Les derniers photoinitiateurs cationiques combinés aux LED UV permettent maintenant de traiter des enches d’encres à basse migration pour l’alimentaire – un domaine où les UV conventionnels peinaient à respecter les normes NSF/ANSI 51.

Les choix stratégiques dépendent finalement du mix de production. Pour une imprimerie spécialisée dans les étiquettes premium sur films complexes, le LED UV s’impose comme un investissement rentable à moyen terme. Les ateliers polyvalents avec des besoins en encres spécialisées opteront peut-être pour une solution hybride, combinant les deux technologies selon les projets.

La transition écologique pèse dans la balance. Les LED UV éliminent les risques de fuite de mercure et réduisent les COV résiduels de 60 à 80% comparé aux systèmes traditionnels. Un atout décisif pour répondre aux exigences des donneurs d’ordre dans le luxe ou la cosmétique. L’absence d’émission d’ozone simplifie aussi l’installation des unités de séchage en espace confiné.

Les données techniques parlent, mais l’expérience opérationnelle complète le tableau. Les retours terrain montrent une réduction de 30% des arrêts machine liés aux problèmes de séchage après passage au LED UV. Les nuances de couleur se stabilisent plus rapidement en début de rouleau, grâce à une température de fonctionnement constante.

L’ère du « tout LED » n’est pas encore là, mais la tendance se précise. Les innovations récentes en diodes électroluminescentes (durée de vie étendue, puissances modulables) comblent progressivement les dernières faiblesses techniques. Pour les imprimeurs en quête de qualité absolue et d’agilité industrielle, la technologie LED UV redéfinit les standards – à condition de maîtriser ses paramètres spécifiques.

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